Recruiting

April 07th 2018

Climat de travail toxique : comment redresser la barre?



Un mauvais climat de travail joue non seulement sur le moral, mais également sur la productivité des employés. Pourtant, des méthodes existent pour y remédier.


Les entreprises tendent à minimiser le problème d’un climat de travail nocif. Or, moins il s’enlise, plus il peut se régler rapidement, parfois en quelques mois seulement. « La première erreur est de fermer les yeux et de croire que cela va se régler tout seul. Il faut aller au fond des choses, et rapidement », affirme Sylvio Côté, CRIA et président de Sylco Gestion Conseil et spécialiste en gestion des conflits en milieu de travail.
 
Procéder à un rappel à l’ordre
Quand le chat est parti, les souris dansent... et le climat de travail peut en pâtir. Réaffirmer le leadership du gestionnaire est donc essentiel si l’encadrement de l’équipe a été absent ou inapproprié. « Parfois, les gestionnaires doivent aller en réunion à l’extérieur, constate Ghislaine Labelle, CRHA, psychologue organisationnelle et médiatrice accréditée. Leur présence au bureau doit donc être renforcée de manière à établir un climat de travail qui sera maintenu, même en leur absence. »
 
Par ailleurs, la spécialiste conseille de faire des mises au point fréquentes pour souligner l’importance du respect des politiques de l’entreprise en matière de harcèlement et de civilité. « Les gens se déresponsabilisent souvent. Il faut donc rappeler à toute l’équipe que le climat de travail est l’affaire de tous », dit Ghislaine Labelle. Cela permet non seulement de faire comprendre aux employés que l’équipe dirigeante est proactive, mais aussi de les rassurer.
 
Si le leadership du gestionnaire est contesté ou décrédibilisé, il appartient à l’équipe des ressources humaines de l’accompagner en lui donnant du coaching. « Plus il se sentira soutenu, plus il sera en mesure d’agir », précise Mme Labelle. Cet appui peut se concrétiser par des rencontres individuelles avec le gestionnaire pour discuter des difficultés vécues, ou par une présence aux réunions d’équipe pour observer le comportement de ce dernier, établir un diagnostic, puis un plan d’action.
 
Neutraliser les employés nuisibles
Si l’environnement de travail est devenu délétère à cause d’individus toxiques bien identifiés, il est nécessaire de les rencontrer pour leur faire prendre conscience de la nocivité de leurs manières d’agir et pour trouver avec eux des façons de les corriger. « La majorité de ces personnes ne sont pas conscientes que ce qu’elles font ou disent relève de la manipulation », indique Sylvio Côté. Si rien ne change, l’ambiance de travail demeurant la priorité, on n’aura pas d’autre choix que d’engager des procédures disciplinaires pouvant aller jusqu’au congédiement.
 
Dans cette optique, bien documenter les agissements nocifs est essentiel. « On doit être factuel, recommande Sylvio Côté. Et comme dans une enquête, j’interroge aussi bien les victimes que les témoins. » Contrairement à ce que pensent certains gestionnaires, les comportements non verbaux agressifs ou méprisants, comme lever les yeux au ciel ou soupirer, peuvent être pris en compte. « L’idée que le non-verbal n’est pas quantifiable, et donc non recevable sur le plan juridique, existe dans l’esprit de nombreuses personnes, mais c’est faux », explique Ghislaine Labelle.
 
Assainir le climat de travail peut aussi passer par le coaching des victimes des harceleurs afin qu’elles puissent s’affirmer davantage et rétablir le rapport de forces. Ainsi, on apaisera les tensions. Autre moyen : récompenser ceux qui contribuent à ramener la paix. « Quand les gens font des efforts pour établir un climat plus serein et développent des initiatives en ce sens, il faut les féliciter », conclut Mme Labelle.

Article fourni par l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés
http://www.portailrh.org/

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